Le départ est programmé samedi 23 juin à 4am depuis Marble Arch. Marine Leleu, coach sportive et Youtubeuse, va tenter de rallier Londres à Paris, en courant, nageant et pédalant. Si elle a décidé de réaliser cette exploit (aucune femme française n’a jamais réussi à terminer cette course, NDLR), c’est que la jeune femme de 25 ans est une sportive qui aime relever les défis. A son actif, sept marathons, quatre Half-Ironman et trois Ironman.
144 kilomètres à pied (en courant et en marchant) pour rejoindre Douvres depuis Londres, puis plus de 40 kilomètres (voire 60 s’il ya beaucoup de courant, précise Marine Leleu) à la nage en pleine Manche pour accoster à Calais avant de monter sur un vélo et de pédaler sur 290 kilomètres afin arriver devant l’Arc de Triomphe : c’est le programme qui attend Marine Leleu dans les prochains jours. Ce défi, cela fait deux ans qu’elle le prépare. “C’est un triathlon (surnommé Enduronman, NDLR), mais pas dans le bon ordre”, plaisante la Française.
Physiquement, la coach sportive se dit prête à aborder ce Arch 2 Arc, même si “mentalement, ça fait des hauts et des bas. Parfois, je suis très motivée, parfois j’ai trouvé peur et je m’en demande même pourquoi je fais ça, c’est de la folie ! Il m’est même arrivé de pleurer”, lance Marine Leleu. Alors comment fait-elle pour garder la motivation ? “J’ai la chance d’être entourée de personnes qui croient vraiment en moi. Ce qui m’énerve ce sont certains de mes amis même proches qui me disent : “T’es sûre, ça va aller?”. J’ai envie de leur dire d’arrêter d’être négatifs, car ça ne va m’aider”, analyse la Française.
“Je sais que c’est dangereux”
Sa maman, sa famille et ses proches s’inquiètent, elle en a conscience. “Je sais que je prends des risques, que c’est dangereux mais je sais aussi que je suis préparée à la fois physiquement et mentalement. Que je termine ou non cette course, l’essentiel c’est que j’aurais essayé”, philosophe Marine Leleu.
Samedi 23 juin à 4am, baskets aux pieds, elle s’élancera alors dans la première partie de ce Arch 2 Arch. “144 kilomètres de course, c’est long. Pour donner un exemple, quand j’avais couru 110 kilomètres, j’avais mis 16 heures”, détaille la sportive. Forcément, ajoute-t-elle, elle ne va pas faire d’une traite ces kilomètres. “Je vais marcher pendant le trajet et j’ai prévu mes ravitaillements en conséquence avec une équipe qui va me suivre soit en voiture, soit en partie à vélo”.
Son objectif, arriver à Calais dans la meilleure forme possible, avant quelques heures de repos. “Je vais surtout manger, m’hydrater et dormir, avant de partir pour la traversée de la Manche”. De 40 à 60 kilomètres de crawl, brasse ou encore dos crawlé l’attendent ensuite. “C’est ça qui va être le pus dur, c’est ici que toutes les contraintes entrent en jeu. La Manche, ce n’est pas une piscine ou un lac. Il y a du courant, c’est froid, c’est salé, il y a des bateaux qui passent, c’est rempli de méduses et parfois même de phoques”, rit celle qui explique avoir pris du poids pour cette étape, afin de résister davantage au froid des eaux.
Traverser la Manche, son plus gros défi
Les conditions de cette traversée dépendront exclusivement de la météo du jour du départ. L’idéal ? “Pas trop de vent, pas trop de houle, pas trop de courant et aussi de trafic maritime”. Marine Leleu aura le droit à une combinaison et des chaussons. “Mais pas à une cagoule et à des gants. Je ne suis pas non plus autorisée à m’accrocher aux bateaux ou à faire des pauses. On a mis en place un protocole de ravitaillement qui va me permettre de tenir avec des boissons chaudes et des produits énergétiques. J’ai aussi prévu des choses pour ne pas vomir dans la Manche”.
Beaucoup de paramètres entrent donc en jeu dans cette course, mais Marine Leleu est persuadée qu’elle parviendra jusqu’à la ligne d’arrivée de Calais, avant d’enfourner son vélo et avaler 290 kilomètres de bitume jusqu’à Paris. “Enfin, avec mon équipe, on va faire une petite pause quand même avant de repartir”, lance la jeune femme. Son inquiétude réside sur la gestion de sa blessure, qu’elle s’est faite à l’épaule en juillet 2017. Il lui avait fallu plusieurs mois de convalescence et de rééducation.
Mais la Française insiste : elle croit en ses chances. “J’ai été très bien entourée. J’ai eu une super équipe de préparation, j’ai aussi beaucoup appris sur moi. Cette course est l’aboutissement d’une préparation qui m’a faite grandir”.
Marine Leleu convie les internautes, dont ses 400 000 followers sur Instagram, à suivre son aventure sur sa chaîne Youtube, où des vidéos devraient être régulièrement postées.