"Un menteur invétéré" : l'ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni étrille Boris Johnson

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Crédit : Shutterstock / Nataliia Sokolovskaia

“Menteur impénitent et invétéré”, “il n’a pas de règles”… Dans Goobye Britania (aux éditions Stock), l’ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni ne mâche pas ses mots concernant Boris Johnson. Selon Sylvie Bermann, le Premier ministre britannique ment “pour embellir la réalité”, tout ça “comme jeu et un instrument de pouvoir. Les fins justifient les moyens”. 
Si son livre est paru fin janvier dernier, ses propos viennent seulement d’être repris dans la presse britannique après son passage lors d’un événement organisé mardi 23 février par le groupe de réflexion du Royal United Services Institute, dont elle est membre. Questionnée sur son ouvrage et la description qu’elle y fait de Boris Johnson, elle a alors expliqué que le Premier ministre lui-même ne réfuterait pas ce qualificatif de “menteur”. “Il ne s’opposerait pas à être appelé ainsi. Il sait qu’il est un menteur. Il a toujours joué avec ça. Il a été renvoyé de son premier poste pour cette raison”, a-t-elle déclaré.
Sylvie Bermann, qui a été en charge de la représentation de la France entre 2014 et 2017 et qui depuis quelques mois n’est plus soumise à son droit de réserve,  a vécu sur place la campagne du référendum “pleine de mensonges” sur le Brexit qui, selon elle, a marqué, “le début d’une ère populiste où l’expertise et les faits sont rejetés au profit des passions souvent négatives” avec des thèmes exploités tels que la haine des élites – dont fait pourtant partie Boris Johnson, formé à Eton et Oxford – le rejet de l’immigration et la nostalgie d’une grandeur passée. Ce “oui” majoritaire au vote, elle le considère comme “la première crise de la démocratie électorale et le signe avant-coureur du populisme qui a été suivi aux États-Unis et en Europe”, rapporte The Guardian.
Toujours selon le quotidien britannique, l’ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni estime dans son livre que certains Brexiters étaient consumés par la haine de l’Allemagne et saisis par le mythe selon lequel ils ont libéré l’Europe par eux-mêmes. “Si la France a une dette de gratitude envers les Britanniques”, [Sylvie Bermann explique qu’il] est juste de se rappeler qu’ils n’étaient pas seuls et que vous ne pouvez pas vivre avec une histoire qui s’est arrêtée en juin 1944′”, écrit le journaliste Patrick Wintour.
Dans Goodbye Britannia, la Française analyse aussi plus largement la place du Royaume-Uni qui a ainsi “choisi un chemin solitaire, pris en étau entre Pékin et Washington”, alors que même le monde vit une crise sanitaire sans précédent. Toujours dans la critique envers le Premier ministre britannique, l’ancienne diplomate craint ainsi que ce dernier ne soit tenté de cacher “la facture du Brexit sous le tapis Covid, évaluée à plus de 200 milliards de livres sterling pour 2020, presque autant que la contribution totale du Royaume-Uni à l’Union européenne depuis son adhésion en 1973, qui était 215 milliards de livres sterling”.

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