The “Floating boulangerie” tente de se maintenir à flot 

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"The Floating Boulangerie" vend croissants, pains, brioches... fabriqués sur une péniche. (Crédit : Facebook The Floating Boulangerie)

C’est un très mauvais cap, qu’on va essayer de surmonter au mieux”, confie Lindsay Morel Huguet, co-fondatrice et directrice marketing de “The Floating Boulangerie”. Lancée officiellement fin mai, cette entreprise française fait aujourd’hui face à un différend avec “Canal and river trust”, autorités fluviales de Londres, sur fond de nuisance du voisinage. 
Alors que les propriétaires de cette boulangerie originale pensaient bien faire en permettant à The Faux Fibbers, un duo de musiciens vivant eux aussi sur une péniche et partageant leur musique habituellement dans les bars, de jouer durant 30 minutes sur leur bateau, leur initiative s’est finalement retournée contre eux. “Les autorités fluviales nous reprochent de ne pas les avoir mis au courant de ce petit concert, qui a eu lieu samedi 19 septembre à 2pm en face de Victoria Park”, explique la jeune femme.
Pourtant elle avait prévenu le voisinage de l’événement. “J’ai posté un message sur plusieurs groupes Facebook du quartier de Victoria Park pour informer les habitants qu’il y aurait un concert, et donc du bruit, en début d’après-midi samedi. Tout le monde m’a remercié de les avoir prévenu, hormis une personne qui m’a reproché le fait de faire de la publicité et de chercher de nouveaux clients… alors que je n’avais même pas fait apparaître le nom de notre boulangerie sur le poste”, se désole Lindsay Morel Huguet. Cette même personne est alors venue se plaindre samedi lors du concert et a ensuite alerté les autorités fluviales. 

Tout un projet remis en question

“The Floating Boulangerie” a reçu une licence de vente de la part de ces mêmes autorités lui permettant de vendre ses produits directement sur le bateau. Ce qui est remis en cause dans le litige n’est alors pas cette autorisation, mais le fait que la boulangerie puisse organiser des sessions de ‘live music’ et inviter des passagers à bord. “Notre activité n’a fait que grandir depuis son lancement. Nos premiers clients faisaient partie de groupes Facebook de Français, puis on a étendu notre réseau, proposé des petits déjeuners, des soirées pizzas, des cours privés… Les soirées à bord de notre péniche sont les événements qui nous rapportent le plus et qui nous donnent de la visibilité”, explique la Française.
Or, si ces événements venaient à ne plus avoir lieu, cela remettrait en cause la survie même de leur entreprise. “Les personnes qui viennent à bord pour un petit déjeuner ou manger une pizza ne sont pas les mêmes que celles qui achètent nos produits à emporter. Si on perd cette clientèle, cela risque d’être financièrement très dur pour nous.
Lorsqu’une plainte est déposée aux autorités fluviales, la procédure dure en moyenne six semaines. Mais Lindsay Morel Huguet, inquiète pour la survie de son commerce, a pris les devants. “J’ai eu au téléphone le responsable de “Canal and River Trust”. Il m’a promis de revoir la décision avant la fin de la semaine prochaine, au plus tard.
En attendant, les propriétaires de cette boulangerie française font profil bas. “On est toujours amarré à Victoria Park, on ne pourra s’en aller que dimanche. Pour l’instant, on a arrêté toutes les activités qui nécessitent de faire venir du monde sur la péniche. On ne veut surtout pas jouer les rebelles et prendre le moindre risque pour notre entreprise”, avoue-t-elle. 

Un soutien infaillible de la part de leur clientèle 

Mais la jeune femme et son compagnon peuvent compter sur leur fidèle clientèle, qui tente par tous les moyens de les soutenir. Une de leurs clientes a par exemple lancé une pétition afin de plaider en faveur d’une poursuite telle quelle de leur activité. “Cela fait vraiment chaud au cœur. C’est un soutien moral très important”. De son côté, Lindsay Morel Huguet se concentre sur le fait de demander à ses clients d’envoyer des mails aux responsables de “Canal and river trust”, et à des résidents de Victoria de témoigner en leur faveur. “J’espère que cela pourra influer sur la décision…”, souffle-t-elle. 
La directrice marketing s’en veut tout de même sur un point. “Il est vrai que je n’ai jamais prévenu les autorités fluviales des événements que nous organisons à bord de notre bateau. De nombreuses autres péniches organisent des manifestations similaires. Mais nous sommes un business, un endroit privé, donc cela change la donne…” Pour autant, jamais elle n’aurait imaginé qu’une telle chose puisse leur arriver, les retours sur leurs ‘live music’ étant très bons. “Ce genre d’événements manque à tout le monde à Londres. Lors de nos soirées, les passants s’arrêtent écouter, les résidents se posent sur leurs balcons… Nous n’avons eu que des remerciements jusqu’à présent nous disant que cela faisait des mois qu’ils attendaient le retour de la musique dans l’espace public”, se désole Lindsay Morel Huguet. 
Sollicité par nos soins, Canal and River Trust n’a pour le moment pas répondu à notre demande. 
 

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