Le Père Erik Samson, le prêtre français qui prêche la parole de Dieu en anglais

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Le Père Erik Samson est français mais officie en anglais depuis septembre 2016 au sein de l’église catholique de Notre-Dame-de-l’Assomption (Church of Our Lady of Assumption) à Bethnal Green, dans l’est de Londres.
Membre des Assomptionnistes, le prêtre a été envoyé par sa congrégation dans la capitale anglaise pour y assurer le service et organiser la vie de tous les jours au sein du lieu de culte. “Je ne pense pas que c’était le fait que j’étais français qui a incité ma communauté à m’envoyer ici. Je dirais que c’était plutôt mon âge”, rit le Père Erik Samson.
A 55 ans, le prêtre a en effet acquis une solide expérience, après plus de 20 ans d’exercice en France, entre Strasbourg, Montpellier et Toulouse. ”J’aurais pu dire non, mais cela m’intéressait de venir”. Le Père Erik Samson officiera donc jeudi 29 et vendredi 30 mars pour sa deuxième Pâques en Angleterre.

Des différences culturelles majeures avec la France

La barrière de la langue n’a jamais été un obstacle lors des différents services religieux, même si les débuts n’ont pas été évidents. “Cela reste toujours un défi, mais je sens que ça arrive enfin”, confesse-t-il. Si le langage est quasiment acquis, restent encore quelques petits ajustements à faire sur la compréhension avec les fidèles. “J’apprends tous les jours avec eux, c’est un vrai enrichissement”, confie l’homme d’église.
L’avantage d’officier dans l’est de Londres, c’est qu’il y a une vraie mixité dans la population, et donc une solidarité, assure-t-il. “Je suis un immigré comme beaucoup de fidèles ici, seuls 30% des gens qui viennent dans l’église sont des natifs anglais”. Il avoue avoir trouvé dans son lieu de culte à Bethnal Green des gens simples qui lui ont offert un accueil très chaleureux.
En venant “travailler” à Londres, il a constaté de vraies différences culturelles avec la France. “L’église catholique n’est pas majoritaire en Angleterre (régie par l’anglicane Church of England, NDLR), et regroupe principalement des gens de la classe moyenne, qui recherchent avant tout la tradition et non pas de la créativité ou de la nouveauté. J’ai aussi remarqué que la religion n’avait pas la même place qu’en France. Il y a une vraie liberté d’expression, on peut respirer quand on parle de religion, on ne se sent pas en faute, les gens sont même plutôt bienveillants vis-à-vis de la foi. La religion est d’ailleurs considérée comme un acteur social à part entière”.

L’église, créatrice de lien social

Le Père Erik Samson, accompagné de ses deux collègues, l’un venant du Congo, l’autre des Philippines, organise d’ailleurs, outre les traditionnels services religieux, des activités pour les fidèles afin de jouer pleinement ce lien social : bingo, soirées quizz… “L’église est aussi un des membres fondateurs du collectif Citizens, qui œuvre pour la vie des quartiers et propose des activités sociales, défend le logement social, lutte contre la gentrification ou qui a encore été à l’initiative de l’augmentation du salaire moyen à Londres”, confie le religieux.
Aujourd’hui, le prêtre français est un des visages familiers de Bethnal Green et se plaît dans la mission qui lui a été confiée. S’il avait un regret, ce serait de ne pas voir dans la représentation cléricale autant de mixité que dans la population londonienne. “Il faudrait qu’il y ait davantage un effet miroir avec la société”, commente le Père Erik Samson. 
A la veille du grand week-end de festivités pour Pâques, il est très occupé à tout préparer pour les différentes messes qui se dérouleront entre jeudi 29 mars et dimanche 1er avril, tout en accompagnant des francophones dans leur baptême d’adulte. Il confie cependant que si c’est bien lui qui officiera jeudi 29 et vendredi 30 mars, il assistera à la vigie pascale – en français ! – samedi 31 mars à Notre-Dame-de-France à Leicester Square.

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