Pourquoi peut-on voir le logo de la RATP sur certains bus à Londres ?

Pourquoi peut-on voir le logo de la RATP sur certains bus à Londres ?

Par Julia Gaulon / Le 15 juillet 2024 / Question bête

Il vous est probablement arrivé d’en croiser (la ligne 283, par exemple, en direction d’Hammersmith) mais certains bus londoniens portent un logo assez vite identifiable  : une courbe traversant un cercle et imitant un visage, la Seine traversant la capitale française… bref, le symbole de la RATP, société gérant notamment le transport public à Paris et en Île-de-France. Mais comment ce logo emblématique de la Ville Lumière s’est-il retrouvé sur la carrosserie des bus de Londres ?

Tout d’abord, parce que malgré son origine géographique, la RATP a, depuis déjà quelques années, entrepris de se développer bien au-delà de la sphère francilienne. En 2000, la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains) l’autorise à sortir de son territoire historique. Créée en 2002, la filiale RATP Dev naît « d’une volonté de développement à l’international ». Avec l’idée « d’inclure davantage de transport et d’opérations en France, Europe et dans le reste du monde », indique le groupe à French Morning London. Par le biais de RATP Dev, l’entreprise est désormais présente dans une quinzaine de pays « en Amérique, Afrique, Moyen-Orient, Asie-Océanie et en Europe ». Dont le Royaume-Uni.

« La RATP a réussi là où Napoléon a échoué »

Crédit photo : Julia Gaulon

A Londres, l’arrivée du célèbre logo du visage avec la Seine sur les bus se fait au moment de la prise de contrôle, par RATP Dev donc, de l’opérateur London United fin 2011. « C’est peu de temps après que le logo est apparu sur nos bus rouges. Il est utilisé sur tous les bus de nos filiales. » Le nom de la compagnie initiale – dans ce cas, ‘London United‘ – continue de figurer sur les véhicules, aux côtés des lettres et du symbole RATP.

Bien sûr, à l’époque, l’apparition d’une telle image sur les emblématiques bus rouges de la capitale anglaise n’est pas sans susciter de petites réactions protectionnistes… Notamment en provenance de tabloïds qui rapportent par exemple les propos, ironiques, de l’élu local travailliste John Biggs, accusant Boris Johnson (l’ancien Premier ministre était alors maire de Londres) d’avoir été « surpris à faire la sieste » et ajoutant, entre autres, que « la RATP a réussi là où Napoléon a échoué ».

Le logo est aujourd’hui bien intégré au paysage londonien. Et on peut le voir sur d’autres véhicules, comme ceux de la London Sovereign, passée sous la direction de la RATP en 2014. La flotte du groupe se compose en outre des bus de la London Transit, qui donne son nom à la société en local. « La Ratp Dev Transit London compte trois compagnies qui opèrent dans le centre et l’ouest de Londres, détaille encore le groupe. Nous sommes l’un des plus grands opérateurs de la capitale, avec 1,065 véhicules en circulation et transportant près de 231 millions de passagers par an ».

Un millier de véhicules

1,065 véhicules… sur les près de 8,500-9,000 bus qui roulent actuellement pour TfL (Transport for London, l’organisme gérant, lui, les transports publics dans la capitale anglaise) et pour laquelle la RATP agit donc en tant que sous-traitante. Parmi, bien sûr, d’autres groupes comme Transport UK, Metroline et surtout Go-Ahead London, auquel sont rattachées les compagnies London Central, London General, les Dockland Buses… En tout, c’est près d’une quinzaine d’opérateurs – appartenant donc parfois à une même entité – qui assurent ce service public de bus pour TfL.

« La plupart des services de bus à Londres sont gérés par des opérateurs privés auxquels nous octroyons des contrats », explique l’organisme de transports londonien. Cela par l’intermédiaire d’une filiale, la London Bus Services Ltd. À laquelle il revient, concrètement, d’établir les circuits des véhicules, les fréquences, les horaires (les tarifs pour les usagers sont décidés par la municipalité après consultation avec TFL)… de « surveiller la qualité du service ». Charge aux opérateurs de recruter et former les chauffeurs, de, naturellement, fournir et faire rouler les bus, d’assurer leur entretien.

Le tout, encore une fois, en cherchant à répondre aux objectifs de politiques urbaines locales. Actuellement, l’un des grands axes de travail de la RATP Dev Transit London concerne notamment le passage à l’électrique, « en lien avec l’objectif du maire de Londres de parvenir à une flotte sans émission dans la capitale en 2034 ». Un peu plus de 30% de ses véhicules en service sont actuellement concernés et le but serait d’arriver au tout électrique d’ici 2030… En dehors des bus destinés au transport public, la RATP dispose aussi, en Angleterre, d’une compagnie de cars à visée plus touristique – Tootbus – présente à Londres et à Bath (ainsi, hors Royaume-Uni, qu’à Paris et Bruxelles).

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