“L’Ode Rose”, un joli nom pour une entreprise qui vient d’éclore. A sa tête, Emmanuelle Gabarda, ancienne chanteuse professionnelle reconvertie en attachée de presse pour aider à la fois des artistes français et écossais. Son objectif est en effet d’aider chanteurs et autres groupes, situés d’un côté ou de l’autre de la Manche, à mieux se faire connaître ou à promouvoir leurs concerts. C’est en discutant avec des musiciens écossais que l’idée de “L’Ode Rose” est née. “Ils me disaient qu’ils aimeraient bien jouer en France, mais que la barrière de la langue les en dissuadait”, explique Emmanuelle Gabarda, installée depuis 2017 à Glasgow, “c’est vrai qu’il est difficile d’écrire un communiqué de presse quand on ne maîtrise pas la langue”.
Chanteuse devenue attachée de presse
C’est là que la jeune femme, qui se définit alors comme une “passerelle” entre la France et l’Ecosse, intervient en “utilisant (ma) culture de naissance et celle apprise ici pour aider ces artistes à casser cette barrière”. Si Emmanuelle Gabarda pense pouvoir les représenter au mieux, c’est parce qu’elle a déjà un bon carnet d’adresses, venant elle-même du monde de la musique. Pendant 13 ans, elle a en effet été chanteuse professionnelle en France. Pourtant, elle n’avait jamais imaginé faire ce métier. C’est alors qu’elle est en classe de seconde qu’une de ses amies décide de prendre des cours de chant. Emmanuelle Gabarda l’accompagne et se lance. Son petit ami de l’époque, guitariste dans un groupe, lui donne ensuite envie de se mettre plus sérieusement à la musique. “Quand je les voyais jouer en concert, je me disais que finalement c’était pas mal, que je me voyais bien faire la même chose”.
Mais son rêve ultime n’était pas celui-là à l’époque. Elle se voyait déjà attachée de presse. Cependant, le destin va en décider autrement pour elle, puisque l’école qu’elle vise après le bac n’accepte pas son dossier. C’est là qu’elle prend la décision de se consacrer pendant une année au chant. “Comme ça s’est bien passé, j’ai continué”. Là voilà alors chanteuse professionnelle. Emmanuelle Gabarda chante dans les bars ou lors de croisières, pour des mariages, des anniversaires ou des grands événements. Cette vie lui plaît bien. En 2013, elle enregistre même un album avec un groupe. “C’était plutôt pop rock, dans la veine des ‘Shaka Ponk‘, avec des chansons en anglais”. Malgré les bons retours, l’aventure n’ira pas plus loin et le groupe se dissout. Elle continue son expérience personnelle, et participe même à un concours de chant aux Etats-Unis où elle est la seule Française parmi les candidats.
Son rêve se réalise à 35 ans
Après 13 ans de carrière, Emmanuelle Gabarda réalise ensuite que travailler encore comme ça pendant 30 ans, en attendant sa retraite, ne lui convenait plus. “Je ne me voyais pas aller plus loin”, confie la jeune femme, “j’étais arrivée à un moment de ma vie où j’avais envie d’apprendre de nouvelles choses, acquérir de nouvelles compétences, faire face à de nouveaux challenges”. Mais sans pour autant abandonner le monde de la musique. “Je voulais simplement passer de l’autre côté de la barrière”. En 2017, alors âgée de 32 ans, elle prend la décision de partir vivre à Glasgow, où elle intègre une école de communication spécialisée en musique. Son rêve se réalise donc enfin. “En faisant mes recherches, je suis tombée sur une formation en “Music business” qui se faisait sur deux ans”.
Elle va y apprendre beaucoup. “Ce n’était pas que théorique et c’est ça qui m’a plu”, se souvient Emmanuelle Gabarda. En effet, grâce au label fondé au sein même de l’établissement par les étudiants et professeurs, les élèves peuvent se frotter à la réalité du terrain. “Cela m’a permis de vivre une expérience concrète, en apprenant ce qu’est la gestion d’un label, la recherche d’artistes à promouvoir, l’écriture de communiqués de presse”. Elle sort diplômée en juin 2020 puis pendant un an, la Française travaille comme vendeuse dans une grande enseigne britannique. “Je voulais prendre le temps de finir de construire mon idée de ‘L’Ode Rose’ que j’avais commencée pendant mes études puisque c’était mon projet de mémoire”, confie-t-elle.
Un projet devenu aujourd’hui concret et même si ce ne sont que les débuts, la jeune femme espère faire grandir son entreprise dans les années à venir. “Je me concentre sur l’Ecosse, mais au fur et à mesure je souhaiterais étendre ‘LOde Rose’ à d’autres territoires du Royaume-Uni”.