Le dating à l'épreuve du coronavirus

0
498
le dating au temps du coronavirus
Crédit : Shutterstock

L’épidémie de coronavirus a mis un coup de frein net à l’économie, mais pas seulement. Vivre en confinement mais aussi respecter les distanciations sociales ont un impact sur les relations entre les individus. Alors comment faire pour “dater” dans une telle situation ? Certain(e)s ont trouvé la solution pour poursuivre leur quête de l’amour. 

Relation par téléphone

Géraldine* a 35 ans et elle s’est inscrite sur l’application Tinder quelques jours seulement avant la mise en confinement du Royaume-Uni. “A l’époque, ma colocataire m’avait lancé un challenge : aller boire un verre dans les deux semaines avec quatre personnes différentes”, explique la Française installée à Londres. Pas simple quand on n’est pas habituée à passer par des applications pour trouver l’âme sœur. “J’étais en couple pendant plusieurs années et ça m’a fait bizarre de m’y mettre”, avoue-t-elle.
Finalement sur les trois hommes avec qui elle a pu discuter, un est “sorti du lot”. “Ironie du sort, c’est un médecin généraliste anglais”. Ils avaient convenu de se voir, mais le ‘lockdown’ a changé la donne. “Moi j’étais prête à aller le voir, mais lui, étant un professionnel de santé, me l’a fortement déconseillé. C’était un peu frustrant d’entendre ça, alors que j’ai des amis qui n’ont aucun problème à continuer à “dater” et à se voir même en confinement”
Du coup, Géraldine et son médecin poursuivent leur relation par téléphone, textos et FaceTime. “Je ne sais pas si une telle situation pousse sincèrement les gens à s’investir davantage ou à être plus honnêtes. Je pense simplement que le coronavirus a permis à certaines personnes, comme moi, de déculpabiliser sur l’utilisation des applications de rencontres”, rit la trentenaire. La jeune femme espère maintenant que la dynamique créée avec son “date” survive au confinement. “C’est un peu frustrant car on est humain et donc on a besoin de voir les gens. Ma crainte serait que si cela dure trop longtemps, ça finisse par casser la relation”. Mais pour le moment, les deux se sont promis de se rencontrer dès la levée des mesures gouvernementales. 

Transgression du confinement

Pour d’autres, le confinement n’est pas un problème. Carla* a ‘transgressé’ les règles et a rencontré l’homme avec qui elle avait eu un “bon feeling” sur une application de dating. “Il était hors de question d’attendre deux ou trois mois avant de se voir”, confie la Française de Londres. Pour elle, aucune raison de se priver “tant que les distances de sécurité de deux mètres sont respectées”. Attention, précise-t-elle cependant, sa décision de prendre le risque de cette rencontre a été mûrement réfléchie. “C’est parce qu’on avait beaucoup discuté avant et que j’avais eu une très bonne impression, sinon il en aurait été hors de question”. 
Pour leur premier rendez-vous, ils se sont retrouvés dans un parc à mi-chemin de leur habitation. “C’était un peu bizarre au début, car on ne pouvait pas se faire la bise ou se toucher”, raconte la trentenaire. La balade a duré plusieurs heures. “On a parlé, pris des photos, on a parlé de nos vies”. Mais pas d’échange de baiser. “De toute façon, je ne suis plutôt du genre à prendre mon temps et le coronavirus est la meilleure des excuses”, sourit Carla, “cette distanciation sociale m’arrange un peu à vrai dire, ça m’enlève un poids et une pression”. Il est prévu que les deux tourtereaux, qui ont bien ‘matché’, se retrouvent rapidement pour une nouvelle balade.  
Pierre* n’a pas peur non plus de transgresser les règles du confinement. Cela lui est même arrivé d’inviter des jeunes femmes, rencontrées sur les applications, chez lui. “Je vis seul donc je n’ai pas à culpabiliser d’amener quelqu’un chez moi. Si je vivais en colocation, je pense que je ne l’aurais pas fait”, confie-t-il.
Il a attendu deux semaines après la mise en place des mesures du gouvernement pour convier ses rencontres à la maison. “On nous a dit qu’on était contagieux 15 jours si on était malade, donc n’ayant eu aucun symptômes, je me dis que soit je ne l’ai pas été, soit je ne suis plus porteur du virus”, estime Pierre. Avant d’ajouter : “Je n’ai pas envie de me priver de relations à cause de ce qu’il se passe actuellement. Je suis prudent et je me dis que les personnes que j’invite et qui acceptent de venir le sont aussi. C’est une relation de confiance”. Jusqu’à présent, deux ‘dates’ sont venues passer une nuit ou un week-end chez lui. “Je ne regrette pas un seul instant. Je continue de discuter avec d’autres personnes et selon le feeling, j’invite ou non. Je propose, je ne force personne, si quelqu’un refuse, pas de problème”. 

Un besoin de communiquer

Il y en a une qui, elle, refuse en revanche la rencontre, mais qui trouve les applications de dating intéressantes en ces temps de coronavirus. “En confinement, même si on habite en colocation, on peut se sentir seule. On a ce besoin de communiquer, encore plus que d’habitude, avec l’extérieur et les applications peuvent y contribuer”, explique Agnès*.
La situation actuelle est d’ailleurs la meilleure accroche pour engager la discussion. “Du coup, je trouve qu’on va plus vite en profondeur. Au lieu de parler de choses plus futiles, on arrive tout de suite sur des sujets intéressants, à revenir vers les fondamentaux. C’est essentiel quand on envisage une relation avec quelqu’un”, confie la Française installée à Londres. Petit plus également, confinement oblige, plus besoin de se pomponner pour aller boire un verre ou laisser une partie de son salaire dans les sorties.


*Les prénoms ont été modifiés et les noms de famille non communiqués, à la demande des personnes interviewées.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici