Chouquettes et Orangina. Serait-ce là le secret énergétique de l’ancien Premier ministre français ? Car il lui en a fallu de l’énergie vendredi 25 février lors de sa séance de rencontres-dédicace avec ses lecteurs. Edouard Philippe, après avoir tenu une conférence organisée par la French Society du King’s College, était en effet à la Librairie La Page à South Kensington pour présenter deux de ses ouvrages co-écrit avec son conseiller de longue date, Gilles Boyer, Impressions et lignes claires (sorti en 2021 aux éditions JC Lattès) et Dans l’ombre (sorti en 2011 aux éditions JC Lattès) qui vient d’ailleurs d’être traduit en anglais.
“C’est très agréable de rencontrer des gens qui ont envie de vous lire”, a confié Edouard Philippe à l’issue de deux heures de dédicace auxquelles il a semblé prendre plaisir. “On met du temps et beaucoup de travail quand on écrire un ouvrage, et que le public vienne partager leurs réflexions et leurs impressions sur un livre qu’ils ont aimé reste très plaisant”. Une soixante de personnes s’était déplacée ce vendredi 25 février pour voir et échanger l’ancien Premier ministre, et à la question de savoir si cette popularité lui fait plaisir, l’homme politique, aujourd’hui maire du Havre, demeure très pragmatique. “Je ne me fais pas d’illusion”, a-t-il lancé, avant d’ajouter, “en fait, je me fiche de la popularité comme de l’impopularité”. Une impassibilité qui lui aura peut-être permis d’assurer pendant trois ans, de mai 2017 à juillet 2020, ses fonctions à Matignon.
Emmanuel Macron, “le plus à même de conduire la France”
D’ailleurs, les ors de la République ne semble pas vraiment lui manquer. Il se dit heureux à la tête de la municipalité du Havre, cette ville normande de près de 170.000 habitants. Mais cela ne l’empêche pas de s’impliquer tout de même dans la campagne actuelle de la présidentielle, prévue en avril prochain. “Je soutiens un candidat, certes pas encore déclaré (Emmanuel Macron, président sortant, ndlr), et je ferai tout pour le faire élire. Il a bien travaillé en cinq ans, il reste des choses à faire, mais c’est le plus à même de conduire la France”, a-t-il justifié.
Dans les dossiers qui demeurent à traiter, pense-t-il au sujet des Français de l’étranger, qui auraient pour certains eu le sentiment d’être passés au second plan pendant la crise sanitaire ? “Aujourd’hui, ils sont représentés par des députés et des sénateurs, ce qui n’était pas le cas il y a encore dix ans”, a rappelé Edouard Philippe, “peut-être que le débat public national, la question des Français de l’étranger n’est pas posée ou centrale. Mais ils ont été pris en compte et sont pris en compte”, a-t-il assuré. L’ancien Premier ministre a souligné également que cette population française installée dans le monde n’étant pas homogène, il est très difficile de répondre à toutes les doléances. Cependant, à Londres, il a aussi lancé un appel à cette communauté de l’étranger. “Les Français de l’étranger, pour qui j’ai beaucoup d’amitié ayant été moi-même expatrié pendant quelques années en Allemagne, demeurent français, ils doivent continuer à s’intéresser à la France, à ce qui s’y décide”.