Cédric Carré : la peinture lui donne "l'impression d'être un enfant qui invente des mondes"

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Après avoir exposé pour la première fois son travail en 2010 à Londres, Cédric Carré revient huit ans après pour une seconde présentation de ses toiles à la galerie D-Contemporary. Avec A Fleur (Emerging Reef, en anglais), le Français explore “des paysages marins délicats, à la fois beaux et envoûtants”, en contraste avec l’exposition précédente, consacrée au paysages urbains et baptisée Les Aveugles.
Du jeudi 25 janvier au jeudi 21 février, les visiteurs pourront contempler les 38 peintures imaginées par l’artiste dans sa maison-atelier près de Roubaix. C’est dans cette ville du Nord de la France que Cédric Carré est né, a grandi et surtout a suivi des cours dans une école d’arts appliquées. Pourtant, jure-t-il, il n’avait jamais vu une toile de sa vie jusque-là. “Je suis arrivé là par hasard”, explique-t-il, “sans trop le vouloir au départ d’ailleurs”. Ce sont ses parents qui l’ont en fait guidé vers cette voie. “A l’école, j’étais plutôt un élève moyen sans réel désir pour le domaine scolaire”, raconte Cédric Carré, “j’étais un peu le garçon poli qui faisait des efforts mais pas davantage”. Il préférait s’exprimer par le sport ou le chant, qu’il pratiquait “en cachette”. S’il confesse qu’il gribouillait aussi tout de même un peu, il confesse n’avoir jamais eu une grande estime de ses réalisations au crayon. “C’est là que mes parents m’ont suggéré de m’inscrire dans cette école d’arts appliqués pour devenir architecte d’intérieur (profession qu’il exercera seulement pendant quatre mois après son diplôme, ndlr). C’était une profession manuelle, mais pas une voie de garage pour eux”, confie le quinquagénaire.

La peinture, un langage aux mille possibilités

Il réussit le concours d’entrée et découvre l’art sous ses différentes formes : photographie, vidéo, nature morte, perspectives. Mais aussi la peinture vers laquelle il se dirige “naturellement”. “Il y a ce côté manuel, mais on travaille aussi avec les yeux, la tête, le corps. C’est quelque chose de très complet. Cela me donnait l’impression d’être un enfant qui joue sur un terrain vague, qui s’invente des mondes”. C’est d’ailleurs ces espaces péri-urbains qui l’intéresseront et seront l’objet de sa première exposition à Londres en 2010. “Ma région natale m’a beaucoup inspiré. Il y avait beaucoup de ces terrains vagues défigurant le paysage, des anciens champs passés ainsi en zones commerciales”.
cedric carre artiste francais exposition londresCette symbolique de la frontière est aussi une notion qui a fortement animé les derniers travaux de Cédric Carré. “La barrière de corail, qui paraît de prime abord comme romantique et colorée, représente finalement un état de limite, un monde fragile. Mais aussi peu de place sur la Terre alors qu’elle décide de la survie du reste. En fait, on peut en conclure que ce qui paraît peu important en nombre a au final une grande importance humaine”, philosophe l’artiste.
Les œuvres de Cédric Carré ont donc plusieurs langages. Même si au fil des années, sa peinture a évolué, il explique qu’il n’y voit pas de ruptures fortes dans son message. “Il existe toujours un fil conducteur, c’est comme un chemin que l’on prend mais où il est possible de faire demi-tour, tourner en rond, et ne pas vraiment savoir où l’on va. Il n’y a pas de GPS, pas de destination. La peinture permet tout cela et c’est ce qui la rend magique et pleine de surprises”.  

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