Brigad, l'application qui veut révolutionner le marché du travail

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brigad application
Florent Malbranche et Jean Lebrument

“Ce n’est pas l’idée qui fait la réussite d’un projet mais son exécution et l’équipe qui va le piloter”. Jean Lebrument et Florent Malbranche, respectivement directeur technique et CEO de l’application Brigad, savent de quoi ils parlent. Le premier, âgé d’à peine 25 ans et diplômé d’une école d’ingénieur informatique, a travaillé depuis la fin de ses études dans des start-ups. Le second, 30 ans, ancien élève d’école de commerce, en est déjà à sa troisième création d’entreprises.
Ensemble, ils ont lancé Brigad. Cette application permet de mettre en relation “en moins de cinq minutes”, promettent les deux concepteurs, un établissement du secteur de l’hôtellerie-restauration ou du commerce avec un candidat. Après avoir conquis Paris et Lyon, les deux start-upeurs, qui se sont rencontrés dans la deuxième entreprise de Florent Malbranche, proposeront officiellement leur app à Londres vendredi 1er juin. 

Trouver du travail en moins de 5 minutes

Comment ça marche concrètement, Brigad ? “Si je suis un établissement d’un de ces secteurs et que j’ai besoin de personnel de courte durée, – la moyenne des missions est de 8 heures -, je me connecte à l’application et je fais une demande. En moins de cinq minutes, je reçois les coordonnées de la personne qui va venir travailler pour moi et en plus de ça, le contrat, l’assurance et le paiement sont gérés automatiquement. Je reçois simplement une facture, c’est aussi simple que ça”, détaillent les deux entrepreneurs.
Côté employés, une sélection a été réalisée au moment de l’inscription sur l’application. “Tous les profils sont rencontrés, vérifiés, leurs expériences sont validées. On est donc à même de certifier que ces gens-là sont opérationnels”, poursuivent Jean Lebrument et Florent Malbranche. Une fois que le feu vert est donné, le chercheur d’emploi reçoit des propositions de missions. “Mais elles ne lui sont adressées que si elles correspondent à son profil. S’il en reçoit une, c’est qu’il est capable de l’assurer. Il suffit simplement d’être le premier à répondre, soit par SMS soit via l’application”.
Brigad est donc une sorte de site de rencontres… professionnelles. “L’objectif est de faire matcher les personnes. Notre grande force est d’avoir automatisé toute la partie de la mise en relation”, complètent les deux Français. Le concept a rapidement séduit à Paris, où il a été lancé en premier en janvier 2017, après un an de travail en 2015 et deux mois de tests entre novembre et décembre 2016. “Aucun autre acteur ne proposait aux établissements d’hôtellerie-restauration ce type de services. Il y avait trop de temps passé sur la mise en relation pour un taux d’échec assez important”.  

Londres, le premier pas vers l’international

L’idée de Brigad est née en 2015. Après avoir vendu sa seconde entreprise, Florent Malbranche décide d’investir dans un restaurant. “Le personnel m’appelait régulièrement pour me demander un coup de main par manque de monde. Je me disais qu’ils finiraient bien par trouver. Mais rien n’existait à ce moment-là. J’allais bientôt être disponible, j’attendais la fin de mon accord avec M6 à qui j’ai revendu ma dernière entreprise (Printic, NDLR) et je savais que Jean était plus ou moins disponible”.
Ensemble, ils ont alors commencé à réfléchir à comment aider cette mise en relation entre employeur et chercheur d’emploi. “Il nous a fallu, à peu près un an, d’échecs en succès, de recherches en tests, pour parvenir à l’application telle qu’elle existe aujourd’hui”, confient les deux jeunes hommes. Brigad aura également bénéficié de deux levées de fonds, pour un total de 6 millions d’euros.
Après Paris et Lyon, et fort de ce succès français (200 à 300 mises en relation sont effectuées quotidiennement et l’entreprise compte une cinquantaine de salariés), Florent Malbranche et Jean Lebrument veulent maintenant conquérir Londres. ”On va bien évidemment se développer en France, les prochaines villes visées sont d’ailleurs Bordeaux et Lille. Mais cela demande moins d’efforts que de se lancer dans un nouveau pays”, explique les deux partenaires.
Emmener Brigad à Londres, c’est montrer que l’entreprise peut s’internationaliser. “On veut prouver que l’app peut aussi marcher hors de la France. On veut aller vite dans notre développement, il fallait donc que l’on fasse ce premier pas vers l’étranger. Londres était le meilleur endroit. C’est la plus grande ville en Europe sur ce marché, et surtout on a des ambitions encore plus larges, donc se confronter à un marché anglo-saxon tôt est très positif en termes de produits, de mentalité et de perception. Ici, les gens sont très exigeants. En France, le plus dur est de faire tester un produit mais une fois que ça marche, tout roule. En Angleterre, ils n’ont aucun souci à tester, en revanche à la moindre erreur, on peut leur dire au revoir sans aucun espoir de les revoir”.

Team Brigad
L’équipe de Brigad

Le Brexit ? Une opportunité

Se confronter à cette exigence de marché serait, selon eux, donc bénéfique. “L’Angleterre est l’antichambre des Etats-Unis, ce sera donc plus facile pour nous d’aller ensuite faire des tests là-bas. Et puis, après Londres, on pourra ouvrir Berlin, Barcelone pour contribuer à notre rayonnement européen”.
Les deux entrepreneurs reconnaissent qu’il n’a pas été aisé au départ de convaincre les employeurs anglais de venir sur la plateforme. “Mais c’est un secteur tendu. Cela risque même d’empirer avec le Brexit”. Cette donnée apparaît ainsi comme une opportunité pour les deux Français, qui pourraient ainsi profiter de ces flux migratoires complexifiés. “Il ne faut pas oublier que ce sont essentiellement des étrangers qui travaillent dans l’hôtellerie-restauration et le commerce de détail, le “turn over” moyen ici est de plus de 300% et le staff est renouvelé au moins trois fois dans l’année”, assurent Florent Malbranche et Jean Lebrument.
Les deux Français, “sans pécher par excès de confiance”, semblent donc sûrs du succès de leur application à Londres. “De toute façon, on va se battre pour que ça marche. On se laisse jusqu’à la fin de l’année pour voir si on constate de vrais phénomènes de croissance”. En attendant, les deux patrons recrutent des business developers dans la capitale anglaise. “C’est l’élément-clé pour croître, pour se faire connaître, car on n’a pas les moyens de recouvrir les bus ou d’afficher des publicités dans le métro”

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