"Brexit Day" : une journée historique, entre célébrations et pleurs

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Un départ dans la joie et la bonne humeur pour beaucoup de Britanniques. Crédit photo : Julia Gaulon

Ça y est, le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne. L’événement a attiré les foules, vendredi 31 janvier au soir, aux abords de Westminster. Les Brexiters ont célébré leur victoire alors que, côté Remain’, l’heure était au recueillement.
Five, four, three, two, one… zero !!”. Seconde après seconde, les partisans du Brexit ont compté les derniers instants séparant leur pays de sa sortie de l’Union européenne. Le Royaume-Uni devait officiellement quitter l’UE à minuit, heure de Paris, le 31 au soir. Des centaines de personnes ont afflué vers Parliament Square pour l’occasion. Sur scène, Nigel Farage, leader du Brexit Party, exultait. “La guerre est finie, nous avons gagné !”

Les Brexiters venus fêter leur victoire à Westminster

La sensation d’une liberté retrouvée pour les partisans du Brexit. Crédit photo : Julia Gaulon

Je pense que l’Europe est en train de devenir de plus en plus instable que ce soit d’un point de vue social ou économique”, explique Hugo Haig-Thomas, qui a voté pour le Brexit et participait à l’événement. “Et puis les Britanniques n’aiment pas qu’on leur dicte leur conduite”précise-t-il, pointant notamment du doigt l’influence de Bruxelles dans les législations locales.
Pour Michaela Dowse, de Southampton (sud de l’Angleterre), l’Union européenne s’est peu à peu apparentée à un “super État”, “qui ne respectait plus les nations individuelles”. Mais cette Brexiteuse insiste : c’est l’organisation politique de l’UE qu’elle remet en cause, pas les Européens. “Nous aimons l’Europe, confirme aussi à ses côtés, Helena Bergg. C’est l’UE que nous n’apprécions pas.”

“Une journée difficile pour les Européens qui habitent ici”

Les Remainers devant le siège de la commission européenne à Londres. Crédit photo: Julia Gaulon

Dans le camp des anti-Brexit, l’esprit n’était bien sûr pas à la fête. Quelques dizaines de personnes ont relié, vendredi après-midi, Downing Street à la Maison de l’Europe pour faire leurs adieux à l’Union Européenne. Dans le cortège, Catherine Ballié, Française résidant en Angleterre, a le cœur lourd. La montée du nationalisme, “l’attitude des gens les uns envers les autres” la préoccupent… “J’ai fait d’autres marches, explique-t-elle. Et celle-ci, c’est la dernière et j’en suis très triste.”
De son côté, l’organisation The 3 Million, qui vient en aide aux Européens du Royaume-Uni, proposait, le 31 au soir, de se retrouver autour d’un verre dans un pub londonien. “C’est la consécration du Brexit, soupire Nicolas Hatton, co-fondateur du groupe. C’est une journée difficile pour les Français, les Européens qui habitent ici.”
Une journée pas évidente pour les partisans de l’UE. Crédit photo : Julia Gaulon

L’organisation s’inquiète de voir certaines populations (les personnes âgées, par exemple) mises en difficulté quant aux demandes de ‘settled status’ et dénonce l’absence de documents physiques prouvant l’obtention du statut de résident. Sans compter l’évolution, toujours imprévisible, des législations. “Les Européens vont avoir besoin de représentation politique dans les années qui viennent pour être sûrs qu’ils ne soient pas discriminés dans le futur”, insiste Nicolas Hatton.
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Nicolas Hatton, co-fondateur de The 3 Million, lors de laréunion publique vendredi 31 janvier au Lycée Winston Churchill

Autre groupe dévoué à la cause européenne, l’organisation In Limbo Project, appelait les amoureux de l’Europe à partager un repas, vendredi. L’idée étant, comme le rappelait la directrice adjointe du mouvement Véronique David-Martin, de continuer, malgré tout, à célébrer les “valeurs et amitiés européennes”. Des clichés de l’événement, venus notamment des Cornouailles, de Liverpool ou d’Écosse, ont été partagés sur Twitter.

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