On s’approche de plus en plus vers une sortie sans accord. C’est ce qu’a laissé entendre Michel Barnier, négociateur en chef pour les 27 membres de l’Union européenne lors de sa conférence de presse jeudi 22 juillet. Le Français, qui s’est rendu à Londres il y a quelques jours pour poursuivre les discussions autour de la future relation entre le l’UE et le Royaume-Uni, avait en effet l’air défaitiste. “Au cours de ces dernières semaines, le Royaume-Uni n’a pas montré le même niveau d’engagement et de volonté de trouver des solutions respectant les principes et intérêts fondamentaux de l’UE”, a-t-il alors ainsi, confirmant qu’un accord était “loin d’être trouvé”.
Crispation sur la pêche
Depuis mars, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont entamé des rounds de négociations. Lors du dernier en date, qui se déroulait du lundi 20 au mercredi 22 juillet, les deux parties en étaient à leur sixième rencontre et les discussions n’avaient donc toujours pas abouti. Pourtant, Boris Johnson avait prévenu : il souhaite mettre un terme – accord ou pas accord – aux échanges à la fin juillet.
Alors qu’est-ce qui bloque ? Le Royaume-Uni et l’Union européenne ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente sur deux points en particuliers : en premier lieu, le manque de “garanties solides pour des conditions de concurrence équitables – y compris en ce qui concerne les aides d’État et les normes – afin d’assurer une concurrence ouverte et équitable entre nos entreprises, y compris dans le temps”, a expliqué Michel Barnier. Ensuite, le sujet de la pêche. En effet, jusqu’à présent, le Royaume-Uni, qui dispose d’une large zone maritime très poissonneuse, donne accès aux pêcheurs européens à ses eaux territoriales. L’île veut donc reprendre le contrôle sur ce domaine et fermer son accès.
Nouvelle tentative en août
“Sur ces deux points, cette semaine encore, le Royaume-Uni n’a pas montré de volonté de sortir de l’impasse”, a affirmé le négociateur européen. Les espoirs de voir naître un accord d’ici octobre (pour une ratification lors d’un sommet européen) sont donc faibles. Mais Michel Barnier a diplomatiquement précisé que “jusqu’au tout dernier jour de cette négociation et malgré les difficultés actuelles, l’Union européenne restera engagée, constructive et respectueuse”, avant d’ajouter “je continue de croire que le Premier ministre Boris Johnson et le gouvernement britannique veulent trouver un accord avec l’UE”. Malgré tout, le Français a aussi prévenu que les Etats membres étaient prêts en cas de non deal, grâce à un fonds de 5 milliards pouvant couvrir la fin brutale de la période de transition.
Michel Barnier a annoncé revenir à Londres lundi 27 juillet pour continuer les échanges, avant une pause estivale et un nouveau round de négociations prévu mi-août.