La première édition du Bridge, co-organisée par la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne, Angels Cube, Early Metrics et Microsoft, a eu lieu vendredi 19 octobre à Londres avec un objectif : mettre en relation start-ups et multinationales et ainsi créer le dialogue entre les deux entités, qui ont des intérêts communs.
A l’initiative du Bridge, David Johnson, responsable en charge du développement et du start-up LAB de la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne. L’idée de lancer cet événement est née après une conférence en présence de la présidente de Bouygues Construction au Royaume-Uni, Fabienne Viala. “Elle y avait expliqué la difficulté de recruter des nouveaux profils et que les grandes entreprises avaient besoin d’innover. A la fin de son discours, des start-ups ont expliqué qu’elles avaient des solutions à ces problématiques et qu’elles avaient envie d’en faire part”, explique David Johnson.
“Speed dating” professionnel
40 start-ups ont été ainsi sélectionnées pour rencontrer 14 multinationales. “On a dû dire non à plusieurs entreprises, car l’espace n’était pas assez grand pour recevoir tout le monde”, s’excuse le responsable. Sous forme de “speed dating”, les start-ups avaient une vingtaine de minutes pour convaincre les grandes compagnies de leur savoir-faire et de leur potentiel à travailler ensemble.
Jeanne Monchovet, qui co-préside avec Sébastien Goldenberg le club “Start-up et SME” de la Chambre de commerce, s’est félicitée de cette initiative. “C’est un événement à échelle humaine, la prise de rendez-vous entre la start-up et la grande entreprise est de 20 minutes, avec la possibilité de se recroiser dans la journée. Donc il y a une dimension de qualité de la relation qui en train de s’établir”, commente la chef d’entreprise, qui a été étonnée de voir comment les multinationales ont été très réceptives. “Bouygues, Thales, Spie, EDF… C’est un plateau impressionnant. Il faudrait d’ailleurs plus d’événements de ce type, avec une mixité, comme c’est le cas pour Le Bridge, d’entreprises françaises et britanniques. Ce type de rendez-vous, c’est le futur”, résume Jeanne Monchovet.
Microsoft, partenaire avec la Chambre de commerce, en convient. Par la voix du responsable “scale-up”, le Français Kevin Monserrat explique que le rapprochement entre grandes entreprises et start-ups est essentiel. “Les corporate savent innover, mais elle doivent prendre des décisions rapidement. Cela coûte moins cher de “sous-traiter” avec des start-ups, qui, elles, ont besoin de trouver des ressources financières pour continuer à innover. Donc tout le monde y gagne”.
David et Goliath main dans la main
Ce que confirme David Odier, responsable du développement à l’international de Crème de la Crème. “L’objectif pour nous est double : accélérer notre business avec des grands groupes et récupérer des informations sur comment travailler avec eux”, résume le Français présent lors du Bridge. L’image qui lui vient en tête pour représenter cette relation, c’est “David et Goliath qui travaillent ensemble”. “Les start-ups aident à donner un coup de fraîcheur aux grandes entreprises. Leur “process”, leur manière de fonctionner ne peut qu’être bénéfiques pour elles”.
Même discours de la part du responsable de la French Tech London, Albin Serviant. “Nous sommes partenaires de cet événement, car cette relation entre start-ups et corporate est fondamentale. Pour que les premières puissent devenir des “scale-ups” (croître, ndlr) et que les seconds puissent conserver leur statut de leader en continuant à innover en permanence”. Un avis partagé par le cabinet d’avocats Browne Jacobson LLP, spécialisé dans le conseil et l’accompagnement des start-ups et scale-ups. “Aujourd”hui, il n’y a que des avantages à travailler main dans la main entre start-ups et grandes entreprises. Ces dernières ont parfois du mal à recruter des profils qualifiés intéressants sur le plan de l’innovation technologique. Les premières peuvent répondre à ce défi-là pour rester compétitives”, rapporte Jon Snade.
En tous les cas, le rendez-vous a vocation à revenir l’an prochain. “Après le succès de cette première édition, on prévoit d’en faire un plus grand pour permettre à plus d’entreprises de se rencontrer”, conclut David Johnson de la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne.
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