Deux Français veulent lancer un train de nuit entre Paris et Edimbourg

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Romain Payet et Adrien Aumont, les co-fondateurs de Midnight Trains (Crédit : Midnight Trains)

Bientôt un train de nuit reliant Paris à Edimbourg ? C’est en tout cas le rêve d’Adrien Aumont, co-fondateur de Midnight Trains. Avec son associé Romain Payet, le Français, qui fut aussi le créateur de la plateforme de financement participatif KissKissBankBank, espère apporter une nouvelle option pour les voyageurs qui souhaiteraient visiter le nord du Royaume-Uni, mais aussi dans d’autres villes du continent européen. 

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Crédit : Midnight Trains

“Le train est l’un des plus vieux moyens de transport et nous avions envie de complètement le réinventer”, explique l’entrepreneur, dont la société est financée par des grands chefs d’entreprise dont Xavier Niel. Et pour lui, réinventer le train de nuit devait passer avant tout par proposer un service haut de gamme aux usagers en créant une ambiance “hôtel sur rails”. Fini donc les couchettes partagées avec des inconnus. Chez Midnight Trains, bienvenue à la couchette privative. “L’intimité est ainsi recréée”, justifie Adrien Aumont.
Pour la convivialité, rendez-vous au bar et au restaurant prévus sur chaque liaison envisagée en Europe, qui inclut Edimbourg donc mais aussi Madrid, Porto, Barcelone, Hambourg, Copenhague, Berlin, Milan, Venise, Florence ou encore Rome. Et la liste devrait s’allonger au fil des années. “On ne veut en aucun cas créer une ambiance ‘Orient Express’”, prévient cependant le Français, “car si c’est du haut de gamme, on ne veut pas tomber dans le luxe. Notre ambition est de proposer des tarifs compétitifs afin de permettre aux plus de voyageurs possible de vivre cette expérience de train de nuit”.
Compétitifs, il faudra en effet l’être pour faire face aux compagnies aériennes, qui proposent des prix défiant toute concurrence pour leurs vols moyens courriers. “Le problème c’est que les gens ne se rendent pas compte des coûts cachés d’un billet d’avion, comme le supplément bagage. Et puis après la crise sanitaire, les prix vont redevenir élevés”, pense Adrien Aumont. Aussi, rappelle-t-il, que si un vol moyen courrier dure en moyenne 1h30, les voyageurs ne partent ni n’arrivent en centre-ville. “En réalité, de porte à porte, cela représente un voyage de 4 heures”, analyse le Français, “sans compter qu’il faut payer les trajets vers les aéroports”. 
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Crédit : Midnight Trains

S’il pense que ce projet de trains de nuit a un gros potentiel face à l’avion, c’est qu’il constate que non seulement les voyageurs font de plus en plus attention à leur impact sur l’environnement, mais aussi parce que certains d’entre eux ont peur de voler. Et c’est d’ailleurs comme ça qu’est né Midnight Trains. “Ma fiancée a décidé de ne plus prendre l’avion, car elle en avait peur. Mais voyager en Europe sans prendre l’avion, c’est compliqué aujourd’hui. Il existe très peu d’alternatives et le nombre de trains reste limité”. Adrien Aumont a ainsi commencé à réfléchir sur le développement de nouvelles options. Mais comment se lancer sur le marché ferroviaire alors qu’on n’y connaît absolument rien ? “Avec mon associé, on a tout appris sur tas, on s’est entouré d’experts et de consultants de talent”, assure le Français. 
Se développer au Royaume-Uni a été dès le départ une ambition de Midnight Trains. “Même si le continent et l’île sont séparés par la Manche, je suis d’une génération qui a toujours pensé et qui pensera toujours que le Royaume-Uni fait partie intégrante de l’Europe”, commente Adrien Aumont, avant d’ajouter, “Edimbourg est une destination touristique qui va de plus en plus attirer les gens dans les années à venir”. Alors autant anticiper… Le Français aimerait aussi créer à Londres un hub qui serait consacré à l’étude d’un plus grand maillage sur le Royaume-Uni. “On en a déjà un à Paris, où le marché est très important car on a une grosse capacité intermodale grâce à la présence de l’aéroport Charles De Gaulle”. 
Les premiers trains devraient être mis sur les rails en 2024 mais ne devraient concerner que les liaisons du sud de l’Europe. Pour le Paris-Edimbourg, il faudra attendre un peu plus longtemps. “Il nous faut nous fournir en matériel spécifique, notamment à cause de la traversée du tunnel sous la Manche”, confie Adrien Aumont, sans donner plus de détails sur une date officielle de la mise en service de ce train de nuit vers le nord du Royaume-Uni.

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