Tim Helmstetter : "Le monde de la nuit a été le grand oublié de cette crise sanitaire"

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Tim Helmstetter (au centre, déguisé en banane)

Il était celui qui faisait danser et sortir les Français de Londres en semaine et pendant les week-ends. “Avant le confinement, 40.000 personnes participaient chaque année à nos événements”, se souvient Tim Helmstetter, quelque peu nostalgique. Fondateur du concept des “soirées françaises” dans la capitale anglaise, le jeune homme a vu, il y a un an, son activité être stoppée net à cause de la pandémie de la Covid. 

La larme à l’œil pour la ‘der des ders’

Avant même d’attendre la décision du gouvernement britannique de confiner, le jeune homme et son équipe avaient fait le choix d’arrêter. “On voyait bien ce qui se passait en France, la situation commençait à devenir dangereuse. Et on a bien fait car finalement, dix jours plus tard, le Royaume-Uni a aussi tout fermé”. Une semaine avant le premier “lockdown”, le 16 mars 2020, Tim Helmstetter avait donc organisé la ‘der des ders’. “Il y avait beaucoup de monde”, se rappelle le jeune chef d’entreprise, qui avoue avoir eu la larme à l’œil à la fin de la soirée.
Lui, qui a mis toute son énergie à créer ces concepts d’événements festifs pour la communauté française, a dû faire le deuil de tous les efforts réalisés depuis le lancement de son activité en 2015. “Ça fait un coup au cœur quand on doit tout arrêter. Cela a été un choc aussi pour tous les patrons de clubs et bars avec qui je travaillais. Certains établissements ont mis la clé sous la porte, d’autres ne savent toujours pas s’ils rouvriront un jour ou s’ils vont être rachetés”.

Le monde de la nuit, c’est des milliers d’emplois

Il y a un an, Tim Helmstetter, “un peu comme tout le monde”, pensait que la fermeture des établissements de nuit ne serait que provisoire. Sauf que le temps continue de passer et rien n’a changé depuis. “On n’a eu et on n’a toujours aucune information. Boris Johnson a parlé du 21 juin, mais on ne sait pas si cela sera réalisable”. Le Français regrette que le monde de la nuit ait été “le grand oublié de cette crise”. “On a espéré. On a attendu. Chacun a repoussé les échéances. On s’est d’abord dit en septembre puis finalement peut-être pour le nouvel An. Mais rien”.
Le chef d’entreprise rappelle, s’il le faut, que le monde de la nuit représente des milliers d’emplois. “On parle beaucoup, et à raison, des restaurateurs, des commerces, des librairies, mais jamais des clubs, qui ont, je pense, encore cette mauvaise image, comme si ce n’était pas essentiel, qu’on pouvait s’en passer. Mais ils font partie de la culture et de la vie”. Tim Helmstetter en a pour preuve que ses soirées ont permis à beaucoup de Français de se sociabiliser à leur arrivée à Londres. “Et on ne compte plus le nombre de faire-parts qu’on a reçu pour nous annoncer des mariages ou des naissances suite à des rencontres lors de nos événements”, sourit le jeune homme de 30 ans. 

De nouveaux projets dans les cartons

Il reconnaît cependant que le maire de Londres, Sadiq Khan, a beaucoup milité pour que le gouvernement soutienne financièrement le monde de la nuit. “Malheureusement, à son niveau, il ne peut pas décider de tout”. En tant que chef d’entreprise, Tim Helmstetter a su anticiper en faisant des économies – “c’est essentiel quand on travaille dans l’événementiel car on ne sait jamais ce qui peut se passer” – , qu’il a pu utiliser pour continuer à vivre. “On a aussi fait appel à des prêts gouvernementaux et au chômage partiel, même si je préférerais travailler”, souligne-t-il.
Mais cela sera-t-il suffisant pour continuer à faire face jusqu’à la réouverture des clubs ? “Il faut l’espérer”, confie Tim Helmstetter, qui est rentré en France depuis quelques mois en attendant de voir comment les choses évoluent. “En juillet, je me suis dit que le mieux était de me rapprocher de ma famille”. Mais il n’a pas pour autant croiser les bras depuis. “On travaille sur de nouveaux projets”, lance-t-il sans donner plus de précision. Il sait que l’avenir sera un peu plus compliqué, car même dans le monde de l’après Covid-19, reste que le Brexit entraînera inévitablement une baisse de l’immigration française à Londres. “Nos soirées fonctionnent au bouche-à-oreille. S’il y a moins de bouches, il y a moins d’oreilles et donc moins de bouche-à-oreille”, résume-t-il. Mais il garde espoir. “Déjà attendons de voir le 21 juin”

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