Mr Brainwash : "Rien n'est sérieux, il faut simplement sourire à la vie"

Il a travaille avec Banksy, il a conçu une des pochettes d’album de Madonna, la famille Kardashians est fan de son travail… Et pourtant Mr Brainwash garde les pieds sur terre et reste humble face aux critiques dithyrambiques. “Je suis pas meilleur qu’un autre”, lance-t-il. Chapeau visé sur la tête, chaussures et jean maculés de peinture, l’artiste français, de son vrai nom Thierry Guetta, se veut être un homme simple mais surtout positif.
Ce n’est donc pas par hasard qu’il a intitulé son exposition, répartie sur les trois galeries Maddox (Maddox Street, Westbourne Grove et Shepherd Market) de Londres du vendredi 20 avril au lundi 14 mai, “Keep smiling”, car dit-il, “rien n’est sérieux, il faut simplement sourire à la vie”.
Miroirs habillés de néons et splashs de peinture aux multiples messages célébrant la vie et l’amour, revisites de grands classiques comme La Joconde ou encore l’autoportrait de Van Gogh à l’oreille bandée… Mr Brainwash souhaite convertir les visiteurs de cette exposition à la positivité. “Mon message est de dire qu’il faut vivre chaque jour l’un après l’autre, partager une vision positive de la vie, répandre l’amour”. A 52 ans, le Français en a fini de se poser des questions existentielles. “J’ai compris qu’il fallait tout simplement vivre car on ne connaîtra jamais le sens de la vie. J’ai passé des années à essayer de comprendre, et puis j’ai laissé tomber”.

Dix ans de travail exposé

La collection présentée à Londres est impressionnante. Il faut dire que cela fait dix ans que Mr Brainwash travaille sur son projet de “peinture à l’huile qui mélange le passé, le futur et le “brainwash” (lavage de cerveau en français, NDLR)“. “Jusqu’à présent, je ne présentais qu’une partie de mon travail dans différents shows, mais là j’ai décidé d’en faire entièrement ma direction artistique”, explique celui qui préfère le terme d’artiste à street artiste. “Je crée et montre là où je peux donner de l’amour et de l’art que ce soit dans la rue, dans une galerie ou un musée. Pour moi, il n’y pas de frontière, pas de règles”. 
Exposer à Londres a été une évidence. Il connaît la ville pour y avoir déjà présenté une partie de son travail en 2011 et 2012. Mr. Brainwash aime le côté punk et traditionnaliste de la capitale anglaise. “Quand je pense à la ville, je pense en même temps à la Reine et à l’anarchisme. Cela fait écho à mon exposition. Londres a aussi son caractère, les gens font ce qu’ils veulent, pensent comme ils veulent, et j’adore ça”. Pour autant, il ne quittera jamais Los Angeles, où il habite dorénavant. “Je n’aime pas le froid et la pluie”, rit-il, “mais j’aime voyager et j’apprécie venir ici”.
Le Français est mondialement connu et quand on lui demande la recette du succès, il est très clair : “Il n’y en a pas”. “Quand on pense que Van Ghog n’a jamais vendu une seule peinture de son vivant et qu’aujourd’hui son travail est reconnu, on se dit qu’il n’y a pas de logique”. Cependant, Mr Brainwash sait qu’il faut dans la vie “se battre par moments, et surtout travailler, il n’y a pas d’autres secrets”.
La chance est aussi un facteur qu’il ne néglige pas et recommande de rêver toujours plus grand. “Et puis, je crois qu’il faut sourire à la vie et la vie nous sourira. Si on sent qu’il faut faire quelque chose, alors il faut foncer. Je ne suis pas meilleur que les autres, j’ai simplement cru en moi, je suis un rêveur et aujourd’hui mon rêve, c’est ma vie”. 
Mr Brainwash est donc un homme heureux et promet de continuer à surprendre. “Je n’ai pas encore commencé le début de mon histoire, j’ai encore beaucoup de choses à donner et à partager”.