Le couple, le chômage, la paternité… et autant de sujets qui peuvent concerner monsieur et madame-tout-le-monde. Alexandre Poli a décidé d’en parler sous un format nouveau pour lui : celui de la vidéo. Depuis début juillet, le Français, installé à Londres depuis 2009, a mis en ligne deux des six épisodes de sa série “Une mousse chez Maurice”. Une première saison qui, selon les retours des internautes, pourrait donner naissance à une seconde et ouvrir ainsi de nouvelles perspectives pour le consultant en finance, passionné de théâtre depuis de longues de années.
Une série inspirée de sa vie
“Une Mousse Chez Maurice, c’est l’histoire d’un trentenaire, Alex, avec des galères de trentenaire et une mentalité d’ado. Pour vider son sac, raconter ses aventures ou simplement prendre une mousse, il se retrouve chez son pote de toujours : Maurice”. C’est ainsi qu’Alexandre Poli présente son projet. L’idée lui est venue en février, un peu avant le confinement. “Avec mon ami de toujours, Dan Bengio, qui vit à Casablanca, on a l’habitude de s’appeler tous les matins pour échanger sur nos journées, nos galères. On est jeunes papas tous les deux, donc on a beaucoup de choses à se raconter”, confie le Français. De ces conversations quotidiennes, il décidera alors d’en créer des sketches vidéo. “J’avais commencé à écrire des textes, mais je ne savais pas comment matérialiser tout cela. En plus, je n’avais jamais eu l’idée de me filmer, d’être face caméra”.
Pourtant se mettre en scène, Alexandre Poli sait faire. Attiré par le théâtre depuis la vingtaine, une passion transmise par son père, il n’avait pas pu vivre concrétiser ses ambitions artistiques en France. “Je venais d’être diplômé en 2008 de mon école de commerce, quand j’ai commencé à réfléchir à nouveau à mon orientation avec tout le contexte de la crise économique. J’avais 23 ans à l’époque et je vivais juste à côté des cours Florent à Paris”, raconte le jeune homme. C’est alors qu’il s’intéresse de près au théâtre. Après un stage au sein de cette prestigieuse école, il est accepté pour y entrer. Mais le destin en décidera finalement autrement. “J’avais postulé en parallèle à un VIE à Londres et j’avais également été pris”. Il décide finalement de partir et de reporter son entrée au cours Florent. Mais il finit par se plaire dans la capitale anglaise et ne reviendra donc pas brûler les planches parisiennes.
Le confinement, accélérateur du projet
Mais le théâtre demeure une passion, alors il s’inscrit comme élève dans des écoles tels que l’Exchange Theatre ou encore Gosthlight Theatre. A la naissance de son premier fils en 2017, il arrête faute de temps. “C’est là que je me suis dit que j’allais me mettre à écrire, en voyant où ça me mènera”, confie Alexandre Poli. Il aura donc attendu trois ans avant de mettre en musique son projet avec son ami de Casablanca. “Lui est doué dans tout ce qui est dans le design, Photoshop. On a commencé à regarder ce qui était possible de faire techniquement”. Pendant des semaines, les deux copains travaillent sur leur série. “Quand il y a eu le confinement, avec le ralentissement de nos activités respectives, on s’y est davantage consacré”.
Sous couvert d’humour, ils voulaient faire rire les internautes sur des sujets qui concernent tout le monde. “Je n’avais pas envie de parler d’actualité pure, car je ne trouve ça pas très intéressant, je préfère garder mes opinions pour moi”, se justifie le Français. Pour cette première saison, les sketches diffusés tous les dimanches sur Youtube (à voir également sur Facebook) et durant chacun environ quatre minutes, abordent des thèmes comme l’accouchement, le chômage, le couple… Bref, “des coups de gueule et des événements inspirés de la vie en général”, précise-t-il avant d’ajouter, “il y aura évidemment un épisode sur le confinement car c’est un événement intense et fort, je me suis ainsi autorisé à en parler”.
Créer cette première saison a été “fun”, reconnaît Alexandre Poli, qui travaille déjà avec son ami sur une seconde série, qui pourrait être mise en ligne d’ici l’automne. “On a vraiment envie de continuer, mais on ne se met pas de pression, on verra déjà les retours”. En tout cas, ce projet a redonné envie au Français de retourner sur les planches. “Peut-être pour faire de l’impro et pourquoi pas un jour avoir un duo sur scène”.