Pour Christophe Frassa, sénateur des Français de l'étranger, le Brexodus n'a finalement pas eu lieu

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De passage pour une journée à Londres, avant de s’envoler vers l’Irlande, le sénateur des Français de l’étranger Christophe Frassa a eu cependant le temps de s’entretenir jeudi 23 janvier avec quelques représentants de la communauté française. “Je suis venu dire aux Français que nous pensions à eux alors que le Brexit entre dans sa dernière ligne droite”, a expliqué l’élu. 

“La communauté française au Royaume-Uni reste stable”

Mélange d’inquiétude mais aussi de confiance en l’avenir, voilà ce qu’a retenu de ses échanges le sénateur. “On avait quand même prédit à l’origine qu’il y aurait des grands départs, que les Français allaient quitter massivement le Royaume-Uni, mais on s’aperçoit que ce n’est pas l’exode attendu. La communauté française reste stable, les entreprises françaises ont su se réorganiser”, a analysé Christophe Frassa. Cependant, il a reconnu que “beaucoup d’interrogations” demeuraient, notamment sur la future relation bilatérale entre la France et la grande île. Il a voulu être rassurant, rappelant que le gouvernement français avait déjà pris les devants en 2019 en faisant voter une loi pour protéger à la fois ses ressortissants et ses intérêts économiques. “On doit cependant rester vigilants”, a-t-il ajouté. 
Si pour lui, le Brexodus français n’a pas été flagrant, pour celles et ceux qui ont décidé de rentrer ou qui décideront de rentrer demeure la question des conditions de leur impatriation. “Une vraie problématique”, a reconnu le sénateur avant de souligner que cela concerne plus généralement les compatriotes revenant au pays. “Plus on a vécu à l’étranger, moins on comprend son pays d’origine”, a-t-il souligné. Améliorer les conditions du retour ne relève pas exclusivement de l’Etat, selon lui. “Cela dépend également des collectivités locales, qui gèrent les aides sociales, les inscriptions aux écoles ou le logement. On le sait, c’est difficile et cela peut vite devenir un casse-tête pour les Français de retour, c’est pour cela que l’on réclame un guichet unique, mais cela ne se fait pas par un décret de loi car l’Etat a peu de leviers sur le sujet, ce sont aux pouvoirs publics locaux de s’activer pour instaurer cette mesure”, a déclaré Christophe Frassa. 

La représentation des Français de l’étranger, “le parent pauvre de la diplomatie française”

Outre le Brexit, le sujet du consulat d’Edimbourg a été soulevé lors de son déplacement londonien. Il connaît le sujet puisque, a-t-il rappelé, il s’est “battu pour conserver” la représentation de la France en Ecosse. Aujourd’hui, la disparition de cette antenne locale a engendré quelques colères, la dernière datant d’octobre où la tournée consulaire pour les demandes de documents d’identité a été “un fiasco”, selon Christian Albuisson, conseiller consulaire d’Ecosse. En cause, la machine pour l’enregistrement des données est tombée en panne. “On sait tous que ce type d’outil n’est pas fait pour la mobilité car dès qu’elle est transportée, elle se dérègle, c’est désolant. La solution serait que le consul honoraire, s’il est français, puisse être habilité à enregistrer les demandes”.
Christophe Frassa a reconnu que ce problème était le lot de nombreux consulats français dans le monde. “Je m’étais également battu contre la fermeture de la section de l’ambassade de France en Uruguay. En vain. Aujourd’hui, les Français sont obligés d’aller jusqu’à Buenos Aires, à deux heures de vol, pour leurs démarches administratives, alors que billet d’avion coûte 500 dollars”. Même cas en Israël ou en Russie. “Il faut savoir que quand un consulat français ouvre, cela signifie qu’un autre a fermé ailleurs”. En somme, une simple manière de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Le sénateur s’est ainsi désolé que la représentation de la France à l’étranger soit “le parent pauvre” de la diplomatie française. “Aujourd’hui, on a des ambitions moyennes sans moyens. Il faut savoir qu’il n’y a plus d’assistantes sociales dans les consulats généraux. On doit se battre pour cette administration qui est la mairie des Français installés à l’étranger et dont le nombre ne cesse d’augmenter partout dans le monde”.

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