C’est le premier Français de l’histoire à participer aux mondiaux de fléchettes organisés par la BDO (British Darts Organisation) qui auront lieu à l’O2 Arena à Londres, du samedi 4 au dimanche 12 janvier 2020. Thibault Tricole, qui a commencé à jouer à 13 ans, vient de vivre une année 2019 intense, où il a enchaîné les tournois européens pour pouvoir décrocher sa place dans cette grande compétition.
La concentration sera la clé de la réussite samedi 4 janvier pour son premier match. Le Français sait déjà qu’il affrontera l’Ecossais Ross Montgomery, contre lequel il a joué lors de précédents championnats. “Je connais la plupart des joueurs qui seront à Londres, car on se croise toute l’année sur les compétitions”, confirme Thibault Tricole avant d’ajouter, “la dernière fois que j’ai joué contre cet Ecossais, c’était en Belgique et j’ai perdu 4 à 3”. Comprendre ainsi que même si les parieurs britanniques ne le donnent pas favori, le jeune Breton de 30 ans, lui, croit en ses chances. “Si je participe à ce mondial, c’est pour gagner”, assure-t-il avant de lancer en souriant, “j’ai toujours une âme de compétiteur, et j’avoue que je n’aime pas perdre”.
A 30 ans, il est dans les 40 premiers joueurs mondiaux de fléchettes
Il faut dire qu’il a travaillé dur pendant toute l’année 2019 pour décrocher sa place dans ce prestigieux concours, né dans les années 70. Pour pouvoir faire partie des joueurs de ce mondial de fléchettes, il est nécessaire de cumuler des points lors de diverses compétitions, un peu comme au tennis. Thibault Tricole a participé à une vingtaine de tournois organisés dans toute l’Europe et ses résultats lui ont ainsi permis de figurer parmi les 40 premiers mondiaux et d’être sélectionné pour Londres. “Jusqu’à 2019, je n’avais jamais eu le temps et l’argent de m’y mettre à fond”, confesse le Breton.
Architecte paysagiste en auto-entrepreneuriat depuis deux ans, son emploi du temps plus flexible lui a ainsi permis de se consacrer à l’entraînement et à la participation de compétitions. Au printemps dernier, il a aussi fait appel au financement participatif pour l’aider à faire face aux coûts de ses voyages à travers l’Europe. La fédération française de fléchettes l’a également soutenu financièrement. Pari réussi donc, d’autant plus que Thibault Tricole devient ainsi le premier Français de l’histoire à accéder au mondial de la BDO. De quoi le rendre fier.
Des débuts à 13 ans
Le jeune homme, natif du Morbihan, a été initié aux fléchettes par son père. Il avait alors 13 ans. Ses débuts se sont faits dans les bars de la région. Déjà très sportif, il apprécie le côté compétition de cette discipline. Il y prend goût rapidement, mais surtout il montre de vraies dispositions, qui l’amène à devenir champion de France junior puis senior. La clé de la réussite réside dans la concentration. “Tout se joue dans la tête”, confirme Thibault Tricole.
Avant chaque compétition, outre les entraînements, il se prépare donc beaucoup mentalement. “C’est plus facile aujourd’hui, car cela fait 17 ans que je joue”, lance-t-il. Mais pour une compétition comme ce mondial de Londres, Thibault Tricole se crée des techniques bien à lui. “Je vais jouer dans une salle de 1.500 personnes à l’O2 Arena. Je vais devoir puiser dans mon mental, être à 100% de mes moyens. Quand je m’entraîne, je visualise le lieu, le bruit. Et une fois que je serai sur place, je vais m’imaginer à la maison”. L’objectif ? Se détendre pour faire abstraction de la présence du concurrent et du public et ainsi rester concentrer sur la cible.
Les fléchettes, reconnaît le Français, l’ont beaucoup aidé dans sa vie. Plus jeune, au collège, il a eu de belles facilités en calcul mental et en mathématiques plus généralement. “J’avais l’habitude de manier les chiffres en permanence”, justifie-t-il. Effectivement, aux fléchettes, et pour faire schématique, chaque joueur débute avec un capital de 501 points et le but est d’arriver à zéro en un minimum de temps. “J’ai aussi appris à avoir confiance en moi”, ajoute le jeune homme qui reconnaît que le soutien de ceux qui le suivent lui apporte beaucoup. Sa famille et ses amis également l’accompagnent dans son parcours, et certains feront d’ailleurs le déplacement à Londres pour la compétition.
Même s’il ne part donc pas favori, et peu importe l’issue du mondial qui se joue au pays de la fléchettes, Thibault Tricole pourra tout de même se vanter d’être entré dans l’histoire de cette discipline. Son plus grand rêve reste de rejoindre un jour l’élite en intégrant la PDC (Professional Darts Corporation).