Pour sa deuxième édition, Le Bridge 2019 a réinvesti, lundi 25 novembre 2019, les locaux du Microsoft Reactor pour une journée d’entretiens et de conférences dédiés à l’innovation et aux startups londoniennes. Notamment organisé par la French Chamber of Great Britain, l’événement a réuni 14 entreprises – parmi lesquelles Thalès, L’Oréal, la Société Générale ou encore Engie – et quelque 50 startups, dont plusieurs étaient incarnées par des Français expatriés au Royaume-Uni.
Une porte d’entrée pour les startups
15 minutes, tel était le temps imparti aux startuppeurs pour présenter leurs produits, comprendre les attentes de leurs interlocuteurs et tenter d’engager une discussion. “L’idée est de faire se rencontrer les besoins des corporates (entreprises, ndlr) avec les solutions proposées par les startups sans forcément signer un contrat à l’issue de la journée”, déclare Anne-Claire Lo Bianco, chargée des relations communautaires pour Microsoft for startups. En tout ce sont 150 “speed meetings” qui se sont succédés tout au long de la journée. De quoi satisfaire Lise Thibult, responsable du startup lab de la French Chamber of Great Britain, qui dresse “un bilan très positif” caractérisé par “l’augmentation du nombre de participants” par rapport à la première édition.
Opening of the afternoon session of #LEBRIDGE19 @MSFTReactor
B2B meetings one after the other ? #live #startups #innovation #spirit #networking #business pic.twitter.com/GRcdQT3uyQ— French Chamber GB (@frenchchambergb) November 25, 2019
Du côté des jeunes pousses, le Bridge semble également constituer une aubaine vers de nouveaux débouchés à court, moyen ou long terme. “Comme nous vendons notre plateforme à de grandes entreprise, cet événement est l’occasion pour nous de rencontrer les bonnes personnes dans ces groupes où les cycles de vente peuvent parfois être très longs”, relate David Vanek, PDG d’Anorak, une plateforme qui automatise le conseil en assurance vie. Le fondateur de l’interface de recrutement Sainoo, Thomas Viguier, va quant à lui plus loin en affirmant “qu’engager la discussion en face à face avec des gros groupes permet d’avoir un point de contact qui pourra constituer un futur allié en interne”.
Pour d’autres comme Joël Henry, ingénieur chez Monolith AI, il s’agissait avant tout de faire remarquer sa plateforme permettant d’accélérer la conception de produits grâce à l’intelligence artificielle. “On a environ deux ans d’âge et à ce stade on a besoin de gagner la confiance de nos clients en signant des collaborations de quelques mois pour leur montrer que notre produit peut leur apporter de la valeur”, précise-t-il.
“L’innovation ouverte est plus rapide et concrète”
L’expression “startup washing” est revenue à plusieurs reprises dans la bouche des intervenants-invités pour désigner la tendance, chez certaines entreprises, à s’entourer de jeunes entreprises innovantes sans chercher à concrétiser de véritables collaborations. Mais, à en croire les représentants des firmes présentes, les startups seraient porteuses d’une véritable plus-value technologique ou commerciale, y compris pour les groupes du CAC40. Ainsi, Microsoft for startups, la filiale du groupe destinée à former un “écosystème” de jeunes pousses autour du mastodonte, est appelé à être “un point d’entrée leur permettant de devenir de futurs partenaires” du géant de l’informatique, précise Anne-Claire Lo Bianco. Avant d’ajouter, “même si Microsoft est un grand nom on ne peut pas tout faire nous-mêmes et on a besoin de startups innovantes pour nous aider à amener nos clients vers une meilleure transformation digitale”.
Une position que partage également Catriona Cassidy, chargée de l’innovation pour le groupe Bouygues UK. “On était jusqu’à présent dans une démarche de recherche et développement mais pas d’innovation”, confie-t-elle avant de déclarer opter désormais pour “l’innovation ouverte (avec des partenariats externes à l’entreprise, ndlr) qui est plus rapide et concrète”. “La subtilité c’est que la R&D nécessite des ressources sur 4 à 5 ans sans vraie visibilité sur les débouchés”, explique-t-elle avant de compléter : “Les solutions proposées – notamment sur la gestion des données – étaient très intéressantes car les entretiens étaient plus ciblés que l’année passée”.
Un constat dont se félicitent d’ailleurs les organisateurs. “On a écouté les besoins des corporates et en sachant ça on a pu étudier les startups une à une en regardant principalement leur stade de développement”, relate Lise Thibult. Pour poursuivre dans cette tendance à la spécialisation, l’édition 2020 du Bridge se composera de quatre journées thématiques dédiées entre autres au dérèglement climatique, au développement digital dans les organisations caritatives, à la gestion des ressources humaines ou encore à l’innovation digitale dans le domaine médical.